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LA COMPAGNIE LEVENTAIL
Ballet-ComédieMusiques de Joseph Bodin de Boismortier (1689-1755) Les quatre Ballets de Village, opus 52
Une création originale de la Compagnie de Danse Baroque LEventail
La création de ce spectacle puise dans notre passé où carnaval et danse étaient présents.
Mais si nous explorons notre histoire du carnaval à travers la danse nous ne voulons (ni ne pouvons)
faire de la reconstitution pour faire ressurgir des fantômes.
Ce serait en quelque sorte pour retrouver les traces de certains gènes héréditaires !
Plongeant leurs racines au plus profond de lhistoire, les traditions et les coutumes carnavalesques nourrissent abondamment lart du divertissement au XVIIe siècle, la Compagnie lEventail évoque cette période en transportant le spectateur d'aujourdhui dans lunivers dun ballet au royaume de Haute-Folie , pour suivre les péripéties de Colin, le nouveau Roi Carnaval que la Confrérie des Baladins-danseurs vient délire. Sous des musiques tendres, comiques et légères de Jean-Joseph de Boismortier, des masques se dérobent ou se révèlent : hommes aux multiples reflets qui vont au delà de lartifice et du paraître accompagnant dordinaire lesthétique baroque. [Revenir en haut de la page.] Le Carnaval ou la Fête à lenversDans la ville, la fête bat son plein. Une joyeuse Compagnie sous la conduite du Capitaine de la Jeunesse est à la recherche dun roi pour le Carnaval. Colin, jeune Gandin de Pontoise, vaniteux comme un paon se promène avec Colinette et lentretien de ses rêves. Surgit un ours, deux Egyptiennes, le Fou, le Prince des Vanités… Séduit, subjugué, la tête emplie de chimères, Colin se laisse convaincre de devenir Roi de Carnaval. Alors dans cette Cour organisée pour le Plaisir et la Folie, se succèdent divertissements, ballets burlesques et danses macabres, au gré de rencontres extraordinaires avec Coquillart, des docteurs moliéresques, le Prince du Bon-Temps, un cheval-jupon… Mélodique et populaire, la musique de Boismortier accompagne avec humour et simplicité ce Carnaval, véritable aubaine pour une danse sur tous les tons : grotesque, lyrique, comique, tendre, farfelu. Composition de la Confrérie des danseurs du Roi CarnavalColin 1er, Roi de Carnaval
[Revenir en haut de la page.] Déroulement du spectacleMenés par le Prince du Bon Temps et le fou, les acteurs du Carnaval se multiplient selon les rôles des nombreuses saynètes que la fête exige. Alors que la Sérénade est le support de la trame dramaturgique, comme un récitatif, elle fait avancer laction - les ballets de village sont les arias : des instants volés au temps de laction. Ils sont les divertissements à lintérieur même du spectacle. La Sérénade composée de 18 morceaux, découpée en plusieurs sections, ponctue et définit la promenade du Roi et les événements qui s'y rapportent : son élection, son règne, son jugement, sa condamnation puis lexécution qui marque la fin de la fête à lenvers tandis que le Ballet de Village traite un des thèmes traditionnels du Carnaval. Synopsis du balletActe IDans la ville, la fête bat son plein. On en entend les échos. Une joyeuse Compagnie sous la conduite du Capitaine de la Jeunesse est à la recherche dun roi pour le Carnaval. Colinette, jolie et fraîche, et Colin, jeune Gandin de Pontoise, vaniteux comme un paon et que sa vanité rend sot, se promènent la tête emplie de chimères. Colin entretient, encore et toujours, Colinette de ses rêves : comment sortir de sa simple condition ? Lui qui naspire quaux grandeurs ne pourrait-il, dans ce temps où tout est possible rencontrer Dame Fortune, celle qui peut infléchir le cours dune vie ? Il en est là de ses réflexions lorsqu'un ours surgit. Heureusement, deux égyptiennes parviennent à maîtriser lanimal furieux. Colin les remercie tandis que les deux femmes scrutent avec attention le destin de Colin gravé dans le creux de sa main : il est assurément magnifique. Comme par enchantement une mystérieuse dame paraît : cest la Princesse des Vanités. Avec le Fou, ils le convainquent de devenir Roi de Carnaval. Colin ne se sent plus de joie. Toute la joyeuse troupe surgit. Le Capitaine de la Jeunesse en tête, Janus et la Bergère, le Marquis de Sotteville et son valet Turlupin… tous viennent pour le couronnement. Acte IIAlors dans cette Cour organisée pour le Plaisir et la Folie, le Fou annonce au Roi quun divertissement lui est offert. Cest une farce, une éternelle histoire damants, un quiproquo de toujours : se trouveront-ils enfin ? Sont-ils malades ? Quon les soigne ! La médecine - qui peut tout - à grand renfort de saignées et de lavements saura les guérir de leur aveuglement. Puisque ces heures sont si plaisantes, pourquoi ne pas tenter de les faire durer toujours ? Cest alors que Colin édicte des lois, un code immuable, le Code du Bon Temps… Avec Coquillart, fidèle greffier contrefait et benêt, les affaires ne vont pas si facilement. Un nouveau tableau pittoresque se présente à la Cour de Carnaval. Une vieille Trésorière Surannée, qui veut prolonger ses charmes, doit épouser Fanfan de Sotteville un naïf, plus naïf que la naïveté même… Létrange cérémonie du mariage à lenvers se déroule alors. Le Roi ordonne une fête éclatante, puis un divertissement est offert aux nouveaux époux. Cest le ballet de la Métamorphose conduit par lours des Egyptiennes. Mais soudain, ô stupeur, il se change en Diable… Acte IIICest la débandade. Le Fou va chercher le Roi, et le Diable revient avec linquiétante Madame Carême. Un Tribunal Imaginaire est instauré, on va juger le roi. Des batailles font rage, mais Madame Carême lemporte, reprend ses droits. Le Roi est condamné après une vide parodie. Il doit renoncer à son règne et même faire un Testament burlesque ! La Mort, le Diable et ses suppôts le pourchassent sans pitié en une danse macabre. Les masques tombent, la Chaconne chante lheure des adieux de la séparation jusqu'à la prochaine saison. Seul le Fou demeure : il porte un étendard, dérisoire reste dune fête brillante. Mais lorsquil le retourne, on découvre leffigie de Carnaval au milieu des flammes. Cest vraiment la fin du rêve, de la fête… à lenvers. [Revenir en haut de la page.] Les personnages du balletAu XVIIIe siècle, trois genres distincts déterminaient les rôles des danseurs :
Tous les personnages du ballet vont glisser naturellement vers lun ou lautre de ces genres selon leur caractère, mais aussi à lenvers puisque le Carnaval est le temps de linversion. Le CarnavalLe Carnaval est une courte période de bombances et de sorties des masques, de jeux et de plaisirs avec la pénitence et les privations du carême. Il fait coïncider coutume et institution, tradition avec histoire. Au XVIIIe siècle, les confréries carnavalesques (léquivalent actuellement des bandes, cliques, batterie) affirment lexpression du carnaval avec lélection dun roi de fantaisie auquel est conféré la liberté de commandement et de parole : pendant le temps de carnaval, il exerce un pouvoir éphémère. Ce rituel du Roi Carnaval demeure un cadre permanent et unanime qui autorise toujours lexpression réglée de la Folie : son entrée solennelle, sa présence sous un dais, le jugement final et sa disparition dans les flammes. En revanche, ainsi quen témoigne un jeune clerc en 1665, ce royaume est très organisé : ... Comme la ville est divisée en trois quartiers, aussi avons nous accoutumé délire trois princes,
qui étaient les intendants des divertissements publics et qui avaient soin de tenir la jeunesse en belle humeur.
On leur avait donné des noms et des principautés plaisantes ;
l'un sappelait le prince de Haute-Folie, lautre du Bon-Temps, et le dernier prince de la Lune...
« Musique de cour pour un roi de carnaval » LEst Républicain, 12 mai 1999. « Baroque : pour le plaisir des yeux et des oreilles » Le Républicain Lorrain, 21 mai 1999. «
Le Carnaval ou la Fête à lenvers , rafraîchissant mélange de danse et de musique baroques »
Pendant les 105 minutes que dure ce spectacle subtilement chorégraphié par Marie-Geneviève Massé,
la musique et la danse sont en constante interaction, lune sincarnant dans lautre en un flux aussi touchant quefficace.
« Le Carnaval de Marie-Geneviève Massé » Figaroscope, 26 mai 1999. « Carnaval à Versailles » Figaro Madame, 29 mai 1999.
Les Saisons de la Danse, Philippe Verrièle, septembre 1999
Co-production brillante dans des costumes fastueux, la création de Marie-Geneviève Massé
pourrait nêtre qu'un spectacle historique de plus.
Avec un incontestable brio, la chorégraphe a su dépasser ce débat récurrent dans le monde
de la danse baroque entre fidélité et création en inventant ce quau Moyen-Age on eût appelé une sotie :
une petite fable légère et distrayante mais dont la moralité doucereuse et désabusée nest pas sans portée...
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