[English Version.]
LA COMPAGNIE LEVENTAIL
et
LES FOLIES FRANÇOISES
présentent
Ballet en 4 tableaux pour 7 danseurs
Musique de
Campra |
Extrait des Fêtes Vénitiennes |
Purcell |
Extrait de la Suite dorchestre de Deoclesian |
Rosenmüller |
Sonate en mi mineur pour deux violons et basse continue |
Vivaldi |
Concerto en ré mineur pour luth RV 540,
Trio en sol mineur RV 85 |
Une création de la Compagnie de danse baroque LEventail
coproduite par le
Festival de Sablé-sur-Sarthe
Conception et chorégraphie |
Marie-Geneviève Massé |
Direction musicale |
Patrick Cohën Akenin |
Costumes |
Olivier Bériot |
Décors
|
Marie-Geneviève Massé et
Jean-Marie Abplanalp |
Lumière |
Véronique Guidevaux |
avec
7 musiciens
de lensemble « Les Folies Françoises »
Patrick Cohën-Akenine, Béatrice Martin, Hélène Houzel,
Laurent Bruni, François Poly, Massimo Moscardo, Damien Guffroy
et 7 danseurs de
la Compagnie de Danse Baroque LEventail
Irène Ginger, Corine Miret, Juliette Rasa, Gilles Poirier, Nick Nguyen,
Daniel Housset et Marie-Geneviève Massé
Durée du spectacle : environ 1 h 15 sans entracte
|
Linspiration derrière le désir de créer Voyage en Europe
De manière inexplicable, certaines musiques nous émeuvent au plus profond
et au plus intime de nous mêmes.
Elles éveillent tout à la fois une sorte de mémoire nostalgique, universelle et vertigineuse,
en même temps quune mémoire d’enfance douce et rassurante.
Ce miracle démotion, cette sensation fragile, cette force intime, on voudrait tellement les partager
pour ne pas être seul, et lon nose pas.
Aujourdhui jose, je fais le pas… de danse : je prends le risque de les partager avec vous,
ces émouvantes musiques de Campra, Rosenmüller, Vivaldi, Purcell.
Marie-Geneviève Massé
Une invitation au voyage
Tel un illusioniste, la musique de chacun des quatre grands compositeurs fait
apparaître des personnages qui, comme dans un songe sévanouissent au gré de chaque évocation.
Dans un jeu de quatre coins, Purcell, Vivaldi, Campra
et Rosenmüller nous attirent à travers lEurope.
Cest la fin du XVIIe siècle baroque puis le début de lEurope des Lumières.
De Londres, Venise, Paris, ou Hanovre, apparaissent sonates,
concertos, opéras-ballets. Ils donnent le ton à lEurope entière.
Si lart du contraste et de la dualité reste roi, cest aussi le règne du charme
et de lélégance empreinte de passion, règne de la limpidité des mélodies à lallure
caressante. Lopéra-ballet paraît plus juste et plus naturel que la tragédie en musique.
Aux anciens héros de la mythologie on substitue ceux de la comédie.
À la mode des improvisateurs qui allaient de ville en ville,
on voyage beaucoup. Les compositeurs se rencontrent, se croisent, échangent...
De cours en théâtres, de salons en foires, les danseurs font dincessants voyages à travers
lEurope des lumières. Novateurs, poussés par la curiosité, ils partagent le même goût de
leur art et de la découverte :
Mademoiselle Prévost, ballerine vedette de lAcadémie royale de danse
sous la régence, Marie Sallé, sa brillante élève qui préfigura des réformes du ballet et
du costume, Louis Dupré surnommé le dieu de la danse qui étonna même Casanova, la Barbarini
dont on dit quelle battait lentrechat huit, son partenaire le spirituel Antonio Rinaldi
dit Fossan. Il a fait tourner la tête aux élèves de Terpsicore raconte Noverre !
A limage des figures de leurs chorégraphies, ils dessinent un gigantesque ballet entre
les chemins de Parme, Londres, Paris, St Petersbourg, Venise ou Berlin.
Partant de Paris, la danse académique parcourt monts et vallées
pour laisser son empreinte.
Pourtant, il semble quà chaque pays correspondent une couleur, une saveur unique...
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Premier tableau
La France ou la Répétition
Les Fêtes vénitiennes (1710) de André Campra (1660-1744)
Plusieurs solos et duos chorégraphiés en 1710 par le maître à danser Louis Guillaume Pécour
pour les Fêtes vénitiennes sont parvenus jusqu'à nous.
La France faisant alors figure de référence dans lart de la danse, il nous paraît indispensable,
par jeu, par goût de lharmonie, de les inscrire aujourd'hui dans le programme de notre voyage
qui débute dans la nouvelle salle de spectacle quElisabeth Charlotte dOrléans,
nièce de Louis XIV, vient de faire construire.
La duchesse étant elle-même fort bonne danseuse,
elle et son époux le duc Léopold Ier préparent
une surprise pour le prochain divertissement, qu'ils vont offrir en leur cour de Lorraine.
Pour lheure, dans la salle de répétition, entourés des meilleurs maîtres à danser,
ils sont en train de travailler une petite suite de danses extraites dun Opéra-Ballet
très en vogue depuis quil a été créé à lAcadémie Royale de Danse à Paris :
les Fêtes Vénitiennes du compositeur André Campra.
Selon lusage du temps et pour les accompagner sur scène elle a réuni
autour d'elle de célèbres danseurs de Paris et dEurope.
Pourtant, seul leur goût commun pour la danse fait passer outre la rigoureuse hiérarchie
et permet d'entrevoir le prince ou la duchesse obéir au baladin.
Les personnages
La duchesse Elisabeth Charlotte dOrléans
Le duc Léopold Ier de Lorraine
Mlle Prévost
Mlle Sallé
Louis Dupré
La Barbarina
Fossano
2ème tableau
L'Angleterre ou le Drame
Suite de Dioclesian (1690) de Henry Purcell (1659-1695)
Pour cette deuxième étape, prenons le bateau vers les côtes britanniques
pour faire escale à Londres, hôtesse téméraire de la création des ballets daction.
Cest ici que la novatrice Marie Sallé, revêtue de drapés antiques, osa abandonner la traditionnelle robe à paniers…
On prépare le théâtre, le rideau va souvrir,
hornpipe, paspe et Chair dance vont nous captiver par une étrange impression de liberté,
un je-ne-sais-quoi fait de traditionnel, de sentimental et de dramatique qui échappe aux stéréotypes
déjà formés en France et en Italie.
Au rythme de la musique le drame se noue.
Le moindre air de danse est mené par cette incomparable capacité qua Purcell de théâtraliser chacune de ses compositions.
Les personnages
La jeune fille
Le prince
Les trois sœurs
Les deux compagnons
3ème tableau
LAllemagne ou le Souvenir
Sonate en mi mineur (1682) de Johann Rosenmüller (1619-1684)
La sonate à trois est un dialogue dans lequel
on ne doit point savoir laquelle des deux voix supérieures est la première :
dialogue entre les deux violons et la basse continue qui sunissent, se répondent en imitations.
Dialogue aussi entre la musique et la danse, par son expression théâtrale
et par les différents mouvements de la sonata da camera qui peuvent être tout simplement des danses.
Dialogue encore entre les cultures : œuvre représentative de lart du violon en Allemagne,
cette sonate est empreinte de lélégance italienne.
Subtile alchimie qui semble moins étonnante lorsquon sait que Rosenmüller a passé quelques vingt années à Venise
où il compose à la Pieta lOspedale, là même où Vivaldi deviendra célèbre, avant de revenir en Basse-Saxe à Wolfenbüttel.
Cest au château de Wolfenbüttel chez le duc de Brunswick
que se fera la troisième étape de notre voyage, non pas pour une conversation légère mais
pour évoquer des souvenirs sur le dialogue bouleversant quest cette sonate.
Les personnages
Le duc et la duchesse de Brunswick
Les amoureux
Les invités
4ème tableau
LItalie ou lOubli
Concerto en ré mineur et Trio en sol mineur de Antonio Vivaldi (1678-1741)
Que ce soit lexubérance du mouvement vif ou la plainte
pathétique du mouvement lent, un concerto de Vivaldi nous transporte invariablement à Venise.
La ville impétueuse se reflète dans les concertos dont il impose la forme.
Miroitement de lumière et de couleur, dialogue spirituel et amoureux, Vivaldi transforme un
jeu purement musical entre soliste et orchestre en un jeu dramatique.
Chaque concerto est le tableau chatoyant dun Guardi ou dun Tiepolo.
Jouissance éphémère, séduction, lyrisme, merveilleuse impulsion rythmique du luth
et des violons donnent la réplique à enchantement, caprice, extravagance du carnaval vénitien.
Laissons nous guider par le chevalier Mattéo Sylvani
à travers cette ville où qui que ce soit ne va autrement quen masque .
On ne sait plus qui est qui, ou bien lon fait semblant...
Les personnages
Les trois polichinelles
La princesse
Le chevalier Mattéo de Sylvani
Les deux arlequines
«
Passion baroque » Le Devoir, 19 février 2001.
Outre la beauté des costumes, les décors mélangeant simplicité et somptuosité,
loriginalité des morceaux chorégraphiques imaginés par Marie-Geneviève Massé,
on retiendra ici la qualité exceptionnelle des interprètes.
Sept danseurs, tous virtuoses dans cet art dune complexité insoupçonnée, nont cessé
de nous impressionner et de nous charmer par le dynamisme et la fluidité de leur danse,
tout comme par la précision incroyable de leurs gestes.
«
La musique et la danse baroque célèbrent leurs noces à Sablé-sur-Sarthe » Le Monde, 31 août 2000.
«
L'Enventail de Marie-Geneviève Massé sinstalle en résidence à Sablé » Le Monde, 31 août 2000.
«
Le Gala de la Compagnie l'Eventail ou lÂme de la Danse » Le Maine Libre, 25 août 2000.
Plus que de pirouettes acrobatiques, plus que des sauts extravagants,
lart chorégraphique de la Compagnie lEventail est fait surtout dattitudes, de poses et
de gestes infiniment gracieux qui suggèrent, qui font rêver ou…admirer.
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