La Tepsichore (1720)
La Fantaisie (1728), Les Plaisirs champêtres (1734)
Les Caractères de la Danse (1715), Les Elémens (1737)
Caprice (1711)
Une création de la Compagnie de Danse Baroque LEventail
Conception et chorégraphie Marie-Géneviève Massé
Jean-Fery Rebel, compositeur attaché à la cour de Louis XV, a imaginé des pièces
symphoniques expressément destinées à mettre la danse en valeur.
Premières symphonies chorégraphiques de lhistoire, elles donneront naissance au ballet daction.
Provoquant notamment tempêtes et enthousiasmes, les symphonies chorégraphiques de Jean-Fery Rebel ont entraîné des
bouleversements. Elles sont le ciment du concept du ballet actuel.
Sur une mosaïque faite de fragments de onze danses, on assiste à une suite enjouée de solos et duos tragiques ou
tendres où sentrechoquent les tempéraments amoureux.
Puis, au cours dune nuit magique, une jeune homme est témoin dune succession d'apparitions de personnages féériques,
merveilleux et pitoresques.
Comme dans un enchantement, ils revivent sur des subtiles et enivrantes musiques de Rebel pour sévanouir au delà
de la lumière et des sons.
A propos des symphonies de Jean-Féry Rebel
Quel intérêt représentent les symphonies de Jean-Féry Rebel pour lart chorégraphique baroque ?
Caprice et les Caractères de la Danse
constituent un pivot à la fois dans lhistoire de la musique et lhistoire de la danse.
Cest en effet la première fois quun compositeur écrit une musique destinée expressément pour la danse,
sans être pour autant inféodée à la troupe dun spectacle dramatique (tragédie lyrique, opéra-ballet...)
où elle figure à la place et avec la fonction dun divertissement.
Pour la première fois, la musique et la danse sont par elles-mêmes porteuses du sens dramatique et théâtral.
Les symphonies annoncent ainsi le ballet daction, lui-même précurseur
du ballet romantique.
Ce qui nous paraît aller de soi aujourdhui dans la conception dun ballet, son autonomie, sa capacité de signification,
était en ce début de XVIIIe siècle révolutionnaire, car cela remettait en question la nature même du ballet et de
lart chorégraphique dans son ensemble.
Ces symphonies constituent une suite de danses qui présente un véritable échantillonage
des danses en vogue à lépoque où le mouvement est au service de lexpression et du sens.
Chacune dentre elles met en scène des personnages faisant appel à différents
caractères typologiques : allégorique, pastoral, burlesque, familier, ou issus de la Commedia dellArte.
Cela reste dans lesthéthique de limitation, caractéristique de cette époque : mais Rebel en dépasse
le concept en ouvrant la voie à la musique pure par un langage audacieux de lharmonie.
Son génie se révèle aussi dans lagencement des pièces, des effets de justaposition, des rythmes exceptionnels et un jeu
infini dans la variété des sonorités.
Le caractère distinct de chaque personnage et de chaque élément conduit de nouveaux motifs,
et chaque pièce évoque un caractère, un nouveau contraste. Cest un renvoi incessant entre le sens théâtral, lécriture
musicale et le mouvement chorégraphique quelle suggère.
Marie-Geneviève Massé
12 danseurs de la Compagnie de Danse Baroque LEventail
Allégorie de lAmour
Arlequine, Allégorie de l'Air
L'Eqyptienne, Allégorie du Feu
Colombine, Allégoire de l'Eau
Les Trois Parques
Le Jeune Homme
Pierrot
Morphée
La Coquette
Le Marquis
Durée du spectacle 1 h 10 mn
Décors et Costumes : Olivier Bériot
Spectacle chorégraphique en 4 parties
PREMIÈRE PARTIE
ENTRÉE DANS LA DANSE
La Tepsichore 1720
Cette comédie chorégraphique qui comprend des pièces très imaginatives et
théâtrales dédiées à Tepsichore, muse de la danse.
Oublieuse du temps, mangeuse de lunivers, elle chemine immuablement à la rencontre des hommes.
Mémoire de leurs plaisirs, de leurs prières, mémoire des harmonies, elle entraîne tous les personnages
(Arlequin, Pierrot, Colombine, Léandre, Matamore, la diseuse de bonne aventure, le petit maître fat,
la coquette...) dans un tourbillon. Surviennent lAmour et Morphée, déesse des songes.
DEUXIÈME PARTIE
QUATUOR ET QUINTET
La Fantaisie 1728
Sur une éclatante chaconne, un tambourin endiablé...
Quatre personnages illustrent le style de la Camargo virtuose au tempérament billant :
danses abstraites pour le seul plaisir du mouvement, de la symétrie, dans la tradition académique.
Les Plaisirs champêtres 1734
Par une gavotte aux accents populaires, un passepied magique, le chavirement qui naît de
lextrême beauté de la chaconne, la poésie de la musette, cinq chasseurs évoquent lautre personnalité
de la danse du XVIIIe siècle : Marie Sallé, tournée vers le style expressif,
à lavant-garde de son temps.
TROISIÈME PARTIE
AMOUR ET ALLÉGORIE
Les Caractères de la danse 1715
Sur une mosaïque faite de fragments de onze danses coupées dune sonate à litalienne,
on assiste à une suite de duos et solos tragiques ou tendres où sentrechoquent les tempéraments amoureux.
Hommes, femmes pressent le personnage central de lAmour de leurs espoirs, désespoirs et vanités.
Les Elémens 1737
Cest le plus connu de tous les ballets de Jean-Féry Rebel. Une saisissante ouverture
- le chaos - suivie de neuf danses qui ont pour objet limitation de la nature.
Au cours dune nuit magique, un jeune homme est témoin dune succession dapparitions :
personnages féériques, dieux, déesses, allégories du feu, de leau, de lamour toujours présent.
Tour à tour, elles évoquent le rêve, le faste, lhumour. Comme un enchantement, tous ces
personnages merveilleux et pittoresques apparaissent venant des profondeurs de la nuit, revivant les
subtiles et enivrantes musiques de Jean-Féry Rebel. Après avoir lancé tous leurs éclats, ils sévanouissent
au delà de la lumière et des sons.
QUATRIÈME PARTIE
FINAL
Caprice 1711
Dune seule pièce, le Caprice est une composition de forme imprévisible.
Lespace se fait et se défait au gré du phrasé musical. Chacun des douze danseurs joue lordre,
bouscule la symétrie, organise une bataille capricieuse.
Toute la soirée, le plaisir du spectateur se partage entre la scène et la fosse, entre la
danse et la musique. Toutes deux rivalisent de séduction et de subtilité.
La couleur des trompettes et des timbales dans La Terpsichore, des cors de chasse ou des
flûtes à bec confèrent une somptueuse chaleur à ces premières Symphonies chorégraphiques
de lhistoire, que lon découvre avec ravissement dans cette interprétation versaillaise.
Le spectacle qui a pour cadre le précieux écrin de lOpéra royal, est une féérie. La
Compagnie LEventail de Marie-Geneviève Massé, se déploie dans des jeux de masque et de
lumières où le raffinement des costumes, lélégance et la subtilité des gestes sont
dun art consommé, révélateur dune culture à l'apogée de son art.
« Grand Siècle » Les Saisons de la Danse, août 1998.
... la magnifique musique de Jean-Fery Rebel est en soi un régal en parfaite harmonie avec la danse.
Harmonie est le maître mot de ce spectacle rare.